Déj? installés depuis plusieurs, voire des années, à Los Angeles, de nombreux français y résident et nous témoignent de leur expérience, mais les « American dreamers » ne connaissent pas forcément l’envers du décor. Diane, avocate exerçant le droit en immigration, nous éclaire sur les vices, les erreurs à ne pas faire et les bons chemins à emprunter.
1. Préparez votre immigration Venir aux Etats Unis en tant que touriste, dépasser son séjour et attendre que les choses se règlent toutes seules ou compter sur un faux mariage est une erreur. Cela implique trop de stress et de risques. Si vous envisagez sérieusement de venir vivre ici, contactez un avocat d’immigration bien avant le départ anticipé; il pourra étudier vos compétences, déterminer la catégorie de visa la plus adaptée, et monter un dossier complet qui vous permettra de venir légalement aux Etats-Unis avec un visa ou directement avec une carte verte. 2. Rentrez dans le système Ne commettez pas l’erreur de venir avec beaucoup de cash en croyant que cela vous ouvrira toutes les portes. Tout d’abord, pour revenir à l’immigration, un investissement “passif” ne vous permettra pas d’obtenir un visa investisseur.
Et puis les banques américaines préfèrent que vous empruntiez chez elles. Il existe un concept aussi mystérieux qu’essentiel: le fameux “credit score” que l’on ne peut traduire car il n’a pas son équivalent en France (en tous cas en ce qui concerne les particuliers). Chaque nouveau venu aux Etats-Unis se voit attribuer une note par des agences de notation. Les notes vont de 300 à 850, l’objectif étant d’atteindre 700 et plus. Les meilleurs élèves sont ceux qui se prennent au système du crédit mais de manière prudente: contracter des emprunts, petits pour commencer, puis augmenter au fur et à mesure que le salaire s’accroît. Le score est en effet largement dépendant de la fiabilité d’un individu à rembourser ses dettes. Dépenser tout son cash aux Etats-Unis, c’est bien, mais ça n’aidera jamais l’individu à s’intégrer au système américain car il ne donne aucune indication de confiance aux banques. À l’inverse, ouvrir trop de cartes de crédit est un signal d’alarme auprès des banques car l’individu risque de s’endetter au point de ne jamais pouvoir rembourser. Un conseil majeur à retenir: payez vos factures mensuelles entièrement et avant la date limite (ne payez pas en retard et ne vous contentez pas du “minimum due”). Vous construirez progressivement un historique de crédit qui fera augmenter votre score. « Un investissement “passif” ne vous permettra pas d’obtenir un visa investisseur. » 3. Les Tax-returns : à étudier de près Étudiez bien les tenants et aboutissants. Au niveau personnel tout d’abord, car vous serez surpris de l’importance des impôts perçus aux Etats-Unis contrairement aux idées reçues. Il est important de se renseigner sur toutes les déductions possibles dont vous pouvez bénéficier. Mais si vous souhaitez réduire au maximum votre salaire pour bénéficier d’avantages tels que le “Medicaid”, sachez que cela pourra vous jouer des tours le jour où vous souhaiterez emprunter à une banque.
Diane Cohen Haggiag, Esq. Attorney-At-Law 112 W. 9th St., Ste 1121 Los Angeles, CA 90015 Haggiaglaw@gmail.com
De même au niveau professionnel: tout renouvellement de visa investisseur ou toute demande de visa pour sponsoriser un employé va nécessairement exposer le “tax return” de la société. Il est alors impératif de tenir une comptabilité à jour et montrer un profit. 4. À L’ouverture d’un commerce : vigilance Renseignez-vous sur toutes vos obligations. Etudiez bien votre bail commercial car le contrat standard presque universellement adopté met de nombreux frais à la charge du locataire. Assurez-vous ensuite d’obtenir tous les permis et licences applicables à votre business (ces formalités peuvent être accomplies par votre avocat ou expert-comptable). Faites très attention à la gestion de vos employés, la Californie étant l’état le plus protecteur des employés aux Etats-Unis! Procès pour accidents du travail, heures supplémentaires non payées, discrimination, les employés qui se sentent lésés peuvent agir simultanément sur plusieurs tableaux, ce qui peut s’avérer extrêmement couteux pour l’employeur, même s’il n’a rien à se reprocher et même si l’action est totalement infondée. La raison est simple: les avocats des employés sont généralement payés sous forme de pourcentage sur les dommages et intérêts perçus par leur client (“contingency fee”) tandis que l’employeur doit débourser immédiatement une somme souvent lourde pour qu’un avocat prépare sa défense, somme qu’il ne récupère généralement pas même si la demande du plaignant est rejetée. « Procès pour accidents du travail, heures supplémentaires non payées, discrimination, les employés qui se sentent lésés peuvent agir simultanément sur plusieurs tableaux.
» 5. L’inscription à l’école : adaptez-vous Si vous inscrivez vos enfants en école privée, préparez-vous à un changement drastique par rapport à l’éducation publique française. Relations avec les professeurs, avec l’administration, demandes de bourses: il est indispensable de demander conseil à d’autres expatriés possédant une telle expérience et à d’autres parents Américains: si les français se sentent plus à l’aise au sein de leur communauté d’expatriés, merci d’ailleurs à Fréquence Juive de faciliter cette connexion, n’oubliez pas que l’Amérique vous a tendu les bras et il vous appartient de comprendre et d’accepter ce qui la rend différente de la France, le cher pays de votre enfance. .