Le jour du Grand Pardon, Yom ha –Kippourim, la plus grande fête célébrée par les juifs du monde entier. Solennelle, longue, dure mais si belle, si forte, cette fête qui nous rend purs, celle qui nous fait Ange, on la respecte, on l’aime.

Des images fortes À la veille de Yom Kippour, au cœur de Tichri, comme chaque année, on se rappelle les règles et interdits, on met tout en place. Tout le monde a ses habitudes, son rythme, son Pardon. Ici, à Los Angeles, on casse souvent le jeune chacun chez soi, en famille proche. On est en en retrait du monde, on met son ego de côté, et on espère le Pardon Divin. Nous aimons cette atmosphère grave qui règne à la synagogue, les femmes sans maquillage, les hommes en costumes et baskets en toile, l’assoupissement de certains, le sommeil récupérateur d’autres. Puis vers 5h de l’après-midi, tout s’anime ! Les enfants s’activent et arrivent en nombre. Les hommes chantent, les voix se multiplient et finissent par répéter en refrain le « Neïla », la proclamation de « l’An prochain à Jérusalem ». À ’heure de se couvrir avec les Talith, lorsque le Chofar sonne, nous sommes en totale connexion avec D.

À ce stade-l? , nous nous sentons enivrés, transportés par une émotion très vive. D. nous a tous scellés pour une merveilleuse année, une année de bonheur, de prospérité, et de bonne santé. Amen Yom Kippour, le jour des pardons et de la purification dans le monde entier Depuis le 1er jour du mois d’Eloul, nous devons nous mettre au clair avec notre conscience ainsi qu’avec les autres. D. juge nos actions et décide de notre sort pour l’année à venir. On fait des Misvot, on répare nos erreurs, on fait Techouva (repentance). Les messages ou appels téléphoniques, les e-mails affluent, on entend « Mehila » (Pardon) partout ! Mais le mieux reste la sincérité de la parole en face: se faire pardonner et savoir pardonner, cela marche dans les deux sens. On demande pardon à ses parents, à sa femme, sa famille, ses amis… et le jour J, on jeûne pour purifier son corps et son âme, afin d’être digne de recevoir le Pardon Divin. On est un Ange. On ne boit pas, on ne mange pas, on ne porte pas de cuir, on n’a pas de relations, on est spirituel. Le jeune, et après ? Lorsqu’on était petit, notre premier jeune était toujours un grand accomplissement. On avait « tenu », sans manger pendant 24 heures. Puis le soir, quand on cassait avec toute la famille, on avait droit aux félicitations de nos oncles, tantes et grands-parents. Si l’on n’avait pas tenu jusqu’ au bout, on promettait de le faire l’année suivante, ou au moins de tenir une heure de plus. Adulte, on pense de plus en plus à améliorer notre comportement. On se contrôle, on est croyant, on avance sur un chemin guidé, on évolue. Le jour du jeûne, le quartier juif de « Pico-Robertson » est comme privatisé. Seuls les hommes qui marchent vers la synagogue, et les femmes qui les rejoignent avec leurs enfants sillonnent les rues chaudes et sèchent de West Pico boulevard.

Le « Neïla », la proclamation de « l’An prochain à Jérusalem »




La soif et la faim nous prennent en milieu de journée mais passent en sentant les coings piqués de clous de girofle, pour les plus « vintage ». Les repas La veille du jeûne, certains mangent un couscous, d’autres optent pour un plat plus léger comme la soupe de poulet accompagné de salades cuites, mais le plus important reste l’eau. Minhag algérois : avant Kippour, la mère de famille achète un poulet par homme / garçon de sa famille (ex : 4 si elle a 3 garçons et son mari), plus un poulet qu’elle offre à un pauvre. (Minhag faisant allusion aux kapparot, pratiqué par de nombreux juifs sépharades et ashkénazes) Après le jeune, on aime sentir l’odeur du café fumant à l’entrée de nos maisons, mais d’autres familles réservent leur séjour de Kippour à l’hôtel « Mariott » de Marina Del Rey (l’office a lieu sur le Rooftop avec une vue imprenable sur la mer). Toutes sortes de gâteaux secs remplissent les tables. C’est comme si on voulait rattraper 24 h de nourriture en 15 minutes (surtout à ne pas faire !). Croquets aux amandes, boulous, doigts tunes, brioches, cakes au yaourt. Les tunisiens de Los Angeles aiment la limonade, les marocains le thé, et les algérois l’anisette ! Après le sucré, on débarrasse la table et on déguste le poulet sous toutes ses formes : en bouillon, rôti, façon « Chtetra » (épicé au paprika et piment de Cayenne), aux olives, aux champignons, en sauce tomates. Nous sommes, certes, dans un contexte très sépharade français mais les ashkénazes américains « break the fast » (cassent le jeune) avec du café et des gâteaux mais aussi le Gefilte fish (toujours en promo à cette période), les bagels au thon, le kugel (pudding à base de nouilles) accompagné du tcholent (ragoût de viande au blé et pommes de terre). Méhila, Hag Saméah et bon jeune ! Recette du Diélé, Rose de Constantine Ingrédients : - 2 oignons rouges - 1 petite boîte de concentré de tomates - 1 grande brique de coulis de tomates - 1 paleron (« French Roast ») - 1 paquet de vermicelles en nids - 1 botte de menthe fraîche - Huile « Canola » - Sel, poivre Préparation : *avant Kippour : - Faîtes revenir les oignons coupés finement en petits cubes dans une marmite avec un peu d’huile.



- Ajoutez-y le concentré, le coulis, et la viande coupée grossièrement en morceaux. - Salez, poivrez, couvrir d’eau et laissez mijoter 2 heures à petit feu. *après Kippour : - Faîtes bouillir les nouilles « al dente ». - Réchauffez votre ragoût de viande. - Versez les nouilles dans le ragoût. - Servez chaud, parsemé de feuilles de menthe ciselées. .

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