Michel Boujenah : « Bonjour Céline, c’est Michel. Alors déj? je vous avertis, c’est vous qui allez tout prendre ! Je suis sur le point de rater mon avion, ma salle de répétition a pris l’eau, mon piano est en plein courant d’air et je viens de tacher mon pull en cashmere. Mais je répondrai à vos questions. »

F.J. : « Michel, tout va bien, ne vous inquiétez pas, on se rappelle demain. »

24 h après : Le lendemain matin, l’interview a lieu.

Fréquence Juive : Commençons par une blague juive. Pouvez-vous nous en raconter une ?
Michel Boujenah : « C’est un juif tunisien qui rentre du travail. Sa femme, qui prépare à manger, est en train de verser 1 litre d’huile dans une casserole. Il lui dit : « Ça sent bon, qu’est-ce que tu as préparé pour dîner ce soir ? » et elle qui réponds : « Ça y est, j’ai fini ! »

F.J. : (Rires…). Nous, francophones de Californie, sommes moins connectés aux célébrités françaises. Parlez-nous de vos actualités.
Michel : En ce moment, je joue la deuxième version de mon spectacle « Ma vie rêvée » qui s’appelle « Ma vie encore plus rêvée ».

J’adore le jouer et continuerai aussi longtemps que possible. J’écris actuellement un nouveau spectacle. C’est l’histoire d’une femme de 150 ans qui reçoit chez elle, ses enfants et ses petits-enfants. Cette mère des mères représente la mère éternelle ayant un regard sur le monde avec, forcément, plus de recul. Elle parle des hommes politiques, de D. mais aussi, avec sa petite-fille, de sujets tabous d’une époque, avec sa culture et sa langue. »

F.J. : Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d’écrire vos spectacles principalement autour d’un juif tunisien ?
Michel : « Dîtes-moi, oseriez-vous demander à Balzac si les personnages de son prochain roman seront français, demanderiez-vous à John Coltrane si son prochain morceau de musique sera une messe qui se déroulera en Allemagne ? À Victor Hugo, si c’est encore de français etc, etc…Vous ne le feriez pas … Alors qu’? moi, on me la pose cette question! Pourquoi on demande à un juif si les personnages de son prochain spectacle ou de son prochain roman seront encore juifs ? « Et encore des juifs ? » me dit-on. Je ne renie pas mon identité juive et je ne le ferais jamais. Je ne vois pas pourquoi je ferais semblant d’être un autre. Je suis qui je suis. Cela étant, je rentre très profondément dans mes personnages et je progresse constamment dans ma façon de travailler. Vous êtes coupable de m’accuser d’être juif ! Combien de fois m’a-t-on dit : « Arrête d’être juif, il faut arrêter ! »

F.J. : « Pensez-vous, un jour, arrêter d’écrire ? »
Michel : « Oui, contrairement à ce que beaucoup de gens peuvent penser, un jour, je prendrai ma retraite et je m’isolerai. J’aime ce métier mais je suis très peiné sur le fait que l’on me rappelle que je suis différent de la majorité. Dans le film « Père et fils », j’aurais très bien pu faire un Shabbat au Québec avec Philippe Noiret qui réunit ses enfants, ce que j’aurais trouvé formidable ! Mais je n’aurais certainement pas été produit ou l’on m’aurait dit : « coupe cette scène ! » et ce n’est pas de la paranoïa. Je souhaite à tout le monde d’avoir une aussi longue carrière que la mienne. J’ai beaucoup de chance ! »

F.J. : Vous avez de nombreux films à votre actif.
Quels sont les rôles qui vous ont le plus marqués? Racontez-nous quelques anecdotes de tournage ?
Michel : « Le rôle qui m’a le plus marqué, c’est dans le film « Le nombril du monde ». Dans le rôle de « Bajou », je maigrissais tellement à cause de la chaleur que j’ai dû arrêter de fumer. Entre les scènes, ils m’enfermaient dans une caravane climatisée pour me rafraîchir, alosr à force de passer constamment du froid au chaud, une veine de mon œil a éclaté !

Pendant le tournage du film « Les Misérables », j’ai été enfermé 15 jours dans un trou avec une poule qui s’était échappée de son poulailler. Claude Lellouche, qui était tombé éperdument amoureux de cette poule, n’avait pas voulu s’en séparer.

En avant-première, l’extrait de son futur spectacle :
« Tu sais que j’étais très belle à 18 ans, tu sais que les hommes me regardaient avec désir, et tu crois que j’ai épousé l’homme que j’ai aimé, tu crois que je n’ai pas trompé ton grand-père ? »




Il a fallu que je vive avec cette poule et que je lui raconte des histoires, jusqu’au jour où elle est morte. Heureusement car le tournage a duré 4 mois ! »

F.J. : Vous connaissez les mères juives, elles veulent toutes que leurs fils soient docteur ou avocat, comment la votre a-t-elle réagi quand vous lui avez dit : « Je veux être comédien » ?
Michel : « Elle était inquiète. Mais vous savez, je suis issu d’une famille traditionaliste, ne suis pas religieux et je fais Shabbat uniquement avec mes amis qui le font car cela me fait plaisir ! Mes parents avaient beau être inquiets, ils n’avaient pas d’autre choix que de me laisser le choix. Mes parents, ils m’aiment !»

F.J. : « Dans le film « Le nombril du monde », comme dans la plupart de vos spectacles, vous jouez le rôle d’un juif tunisien, pouvez-vous nous dire comment un tunisien appelle son nombril ? »
Michel : « Le nombril du monde, non ? Je ne sais pas… »

F.J. : « La Réponse est « Athènes », parce que c’est au milieu de la graisse.»
Michel : (Rires…)

F.J. : « Aujourd’hui, c’est FJ qui vous fait rire !! »
Michel : « Vous ne m’avez pas fait rire, vous m’avez écoeuré ! »

F.J. : « Quel est votre plat tunisien préféré ? »
Michel : « La « gnaouia* », mais pas très grasse ! »

F.J. : « Êtes-vous sûr que ce plat est d’origine tunisienne ? »
Michel : « En principe, c’est tunisien mais si vous voulez que ce soit à la fois tunisien, algérois et marocain, je n’ai rien contre ! Je suis très magnanime, je sais qu’ils sont très inférieurs ! Mais bon… »

F.J. : On vous a trouvé remarquable chez Ruquier. Selon vous, comment se fait-il que les autres célébrités juives françaises n’osent pas en faire de même concernant l’affaire Sarah Halimi ? Que pensez-vous de l’affaire Kobili Traoré ?
Michel : « L’antisémitisme est un signe d’appauvrissement de la société. C’est très grave ! Aussi bien vis-? -vis de la communauté juive éprouvant le sentiment urgent de partir de France en pensant que c’est le bon moment, qu’au niveau du crédit de la justice française. La prise de cannabis semble être un facteur aggravant dans le cas d’un accident de voiture alors que dans celui du meurtre d’une femme, il ne l’est pas. La question est de savoir si demain, un homme défoncé au cannabis assassine une femme et qu’elle n’est pas juive, que ce se passera-t-il ? On dépénalise le procès de Traoré car sa victime est juive, si tel est le cas, nous vivons dans un monde de fous ! Dans tous les cas, il y a quelque chose qui m’échappe dans cette histoire.
D’autre part, employer le terme de « fou antisémite » est absurde. Une personne qui tue des gens est déj? folle.

F.J. : Parlez-nous de vos engagements, de vos bonnes actions, la Tsedaka.
Michel : « L’appel aux dons de la Tsedaka en France est un événement qui touche tout le monde.

Cette solidarité est universelle dans la société française. La Tsedaka aide tous les gens qui souffrent. Comment voulez-vous être heureux alors que vous voyez des gens malheureux autour ? Pour moi, c’est impossible. »

F.J. : Avez vous un message pour la communauté française de Los Angeles ?
Michel : « Profitez du soleil et continuez à être solidaire de tous les autres. »

F.J. : Que peut-on vous souhaiter pour 2020 ?
Michel : « Que l’aventure continue, en bonne santé et que je trouve encore les mots justes pour raconter des histoires. »

* gnaouia = plat d’origine tunisienne à base de poulet, de gombos, de tomates et d’harissa. .

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9.3

Using graphology to advice parents of children with attention deficit disorder Handwriting, like the mirror of the soul, reflects our conscious and unconscious personality and its different levels: intellectual, emotional, mental and physical, and, among others, examines our level of communication with those close to family, friends, others and us. Each one of us, using writing tools, "projects" his personality on the paper. It shows one's type of behavior, thinking and feelings, our attitude towards oneself and our surroundings. In fact, the paper reflects the environment within which the person performs.

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