Auteur du célèbre titre musical « Un enfant de toi », sorti en 1987 et écoulé à plus de 500.000 exemplaires, Phil Barney - Philippe Israel Baranès - se livre à nous. Détenant, comme bagage, cet énorme succès du patrimoine de la chanson française, c’est néanmoins avec humilité qu’il nous parle de sa vision de la réussite, de sa tournée avec « Star 80 », mais également de ses origines, de ses goûts culinaires et surtout, de son prochain album. Il se sent chanceux d’avoir connu la gloire, d’ailleurs il en parle souvent ? … son rabbin Au milieu de ses quatorze chiens, douze chats et quelques oiseaux exotiques, ce virtuose au grand coeur sensible nous invite dans son univers spirituel et créatif.
Fréquence Juive : « Votre vrai nom est Philippe Israël Baranès. Pensez-vous qu’il peut être associé au nom hébreu BarHaNess’ = Faiseur de miracles, à savoir, Rabbi Meir Baal Haness ? » Phil Barney : « Oui, et mon prénom hébreu, c’est Israel Baranès ! Je n’ai pas d’ego du tout. Je suis très simple ! Ma façon de parler à D., c’est de faire de la musique. Ce que j’aime dans le judaïsme, c’est surtout le fait de pouvoir poser mille questions, d’ avoir 6 millions de réponses à chacune d’entre elles et d’en générer d’autres. C’est comme ça que je fonctionne. Je mets mes téfilines tous les matins mais rien de plus. Je ne mange pas casher mais chez moi, on n’y rentre pas de porc; J’ai demandé à mon rabbin comment faire Pessah à la maison avec des oiseaux exotiques… » « Ma façon de parler à D__, c’est de faire de la musique » .
Fréquence Juive : « Apparemment vous aimez la cuisine, celle de vos origines - Algérie. Quel plat typique préférez-vous ? » Phil Barney : « Je suis né en Algérie à Annaba, mais ma culture est algéro-tunisienne puisque ma grand-mère maternelle est de Tunisie. Ayant appris la cuisine avec ma mère et ma grand-mère, - même si à l’époque la place des garçons n’était pas dans la cuisine ! -, mes recettes sont très orientales et surtout très familiales. Ma recette favorite : la marmouma : salade cuite tomates-poivrons." « Je fais à manger comme ma mère, quand je cuisine pour deux personnes, il y en a pour 8 ! » Fréquence Juive : « En 2010, Phil Barney entre dans la légendaire troupe « Stars 80 » ? Avez-vous des anecdotes sur cette tournée à nous raconter ? » Phil Barney : « Au début, cela s’appelait « Rfm party 80 », puis ce fut racheté par Cheyenne Productions associé avec Thomas Langmann, le fils de Claude Berry, qui lui a trouvé le nom de « Star 80 ». Au début, il n’y avait que des bandes orchestres et quand cela a été racheté, c’est devenu un vrai show à l’américaine avec musiciens, danseurs, vidéos, et sons et lumières extraordinaires. L’ambiance qui régnait lors de cette tournée était très fraternelle. Dans le bus, les hôtels, tous les artistes, musiciens et danseurs étaient réunis, sans vous parler de tous les egos et des différences de chacun, eh bien l’ambiance était toujours géniale ! » « Stars 80 » est une tournée musicale d'artistes de variétés ayant réalisé des tubes dans les années 1980 pour la grande majorité.
En 1981, à l'âge de vingt-quatre ans, Phil Barney participe à la création de la radio libre Carbone 14, sur laquelle il programme exclusivement de la musique noire comme le funk. C’est lui qui contribue à faire connaître le rap en France.
Fréquence Juive : « Vous avez écrit plus de 85 chansons dont « un enfant de toi ». Comment expliquez-vous ce si grand succès ? » Phil Barney : « Sur mon dernier album, j’ai écrit 80 titres mais je n’en ai gardé que 15. Aujourd’hui, en France, de nombreux artistes de ma génération éprouvent des difficultés ? produire et surtout à financer de nouveaux albums, qui, en termes de distribution, ne sont ? présent téléchargeables que sur des plateformes internet. Ce qui marche, ce sont surtout les concerts. Je travaille sur de nouveaux spectacles. Ce titre « un enfant de toi », je l’ai écrit en 10 minutes et cela a changé toute ma vie. Cela me permet d’exister encore. J’ai été le premier surpris. A l’époque, j’étais Dj dans une boîte de nuit lorsque j’ai appris que l’on vendait plus de 15.000 disques par jour. C’était une chanson triste mais qui a marqué énormément de gens. Elle est rentrée dans cette décennie. Il s’agit d’un hymne ! Trois accords, une histoire simple, et les gens en pleurent encore. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai écrite. j’en ai même parlé avec mon rabbin ! Il dit qu’il y a deux choses qui forment l’âme d’un juif ; l’étude de la Torah et la musique - une des branches de la menorah - ! Une chanson peut faire bouger ton corps, rire ou pleurer. Ceci n’étant pas prouvé scientifiquement, on considère que cela provient du Divin. Je m’appelle Israel Baranes, peut-être que c’était mon destin ! Chacun sa chance, chacun son chemin, chacun ses choix. J’aime ce que je partage avec les gens, j’aime être créatif, c’est mon but ultime. » « Ce titre je l’ai écrit en 10 mn cela a changé ma vie ! » Fréquence Juive : « Votre dernier album « Au fil de l’eau » date de 2015.
Vous travaillez actuellement sur un nouvel album ? Dans quel style ? dans quel thème ? » Phil Barney : « On m’a trop souvent rangé dans un tiroir à chansons tristes mais pas du tout ! J’aime le funk, j’aime le groove. Je suis un méditerranéen mais aussi un oriental ! Je travaille ? présent sur 38 chansons qui bougent, même du reggae ! Un de mes prochains spectacles sera en collaboration avec Sidney Hip Hop et Joniece Jamison, pour monter un trio reprenant les plus gros standards de Funk Music. » Propos recueillis par Fréquence juive.