Depuis un peu plus d’un an, le Centre Communautaire Francophone De Los Angeles a ouvert ses portes aux juifs français de Los Angeles, une communauté fabuleusement grandissante. Avec toute l’envie et la motivation de ce jeune Rav, Rav Perez s’est lancé. L’espace du centre a déj? doublé de volume et accueille déj? des centaines de personnes pendant Shabbat et les fêtes BH’.
F.J. : Quel est le parcours d’un jeune Rav qui ouvre le premier centre communautaire francophone des juifs de Los Angeles ? Rav T.P. : J’ai commencé très tôt. À 14 ans, j’ai tout de suite été attiré vers la Thora. J’entends encore mes parents me dire : « Tu dois passer ton bac ! ». Mais le parcours séculaire, ça n’était pas pour moi. Peu de temps après, lors d’une réunion de parents d’élèves, mon prof de français, M. Wagner qui n’est pas de confession juive, a dit à mes parents : « Ne perdez pas votre temps, votre fils doit aller à la Yechiva! Mes parents ont réagi en disant que si le prof de français le dit c’est vraiment un signe du ciel !». Donc après 2 ans à la Yechiva de Marseille, avec mon Maître Rav Meir Sebaag - un Rav de grand mérite-, je pars en Israël pour 3 ans dans une Yechiva lituanienne et à 20 ans je me marie.
Après 2 ans de kollel, j’ai effectué un programme dans la Yeshiva du grand Rabbin d'Israël, Mordechaï Eliahou ZATSAL avec qui j’ai énormément appris. J’ai obtenu mon diplôme de Rav à 23 ans. En 2005, je rejoins la Yechiva du fils de Rav Obadia Yossef ZATSAL pour 8 ans d’études rabbiniques intensives où j’obtient mon diplôme de Dayan (juge Rabbinique). J’ai même crée mon propre Kollel en Israël, ce qui me faisait venir à LA tous les 2 ans pour voir mes amis et récolter des fonds. Ma rencontre avec Michel Hassan qui venait de créer un Minyan à Irvine (Orange County) fut très conséquente. En effet j’en suis venu à être H'azan pendant 4 ans à Irvine puis devenu le Rav de l'unique synagogue Séfarade d’Orange County. Pendant 2 ans, je vivait entre Irvine et LA. Pas très commode pour le temps de trajet mais très bénéfique pour mon enrichissement culturel, la connaissance de la langue ainsi que la découverte des communautés ashkénazes, iraniennes et surtout américaines. Peu à peu, je me suis rapproché de LA où j’ai compris la nécessité d’une communauté en manque d’enseignement. Je créé le JFCC, à Rosh Hachana, en 2017.
(encart) À 25 ans, je pars en mission rabbinique à Paris, j’enseigne la Thora avec beaucoup de satisfaction à une jeunesse érudite en quête de réflexion sur la Guemara. La beauté de la Guemara est dans sa profondeur, c’est l? que se trouvent sagesse et lumière. (fin encart) F.J. : Quelles sont vos fonctions, vos motivations ? Rav T.P. : Mohel et enseignant depuis 20 ans, j’ai pour mission ultime de subvenir à tous les besoins de la communauté. Je suis disponible pour faire des Brit mila, Bar / Bat misva, enseigner des cours de Talmud-Thora, de pureté familiale, résoudre des problèmes matrimoniaux (médiation), vérifier des Téfilines, des Mezouzot et la purification familiale, célébrer des mariages et finaliser des divorces, grâce à notre service de Beth Din. F.J. : Par quels moyens délivrez-vous le Guet et convertissez-vous des âmes juives ? Rav T.P. : Avec le Beth din de Rav Hafuta, qui est reconnu en Israël, nous délivrons le Guet et avons pour mission de trouver les bonnes âmes juives afin de toutes les convertir. Ce service de Mitsva est gratuit. Les seuls frais sont de type administratif. F.J. : Quels sont les projets du centre à venir ? Rav T.
P. : Les jeunes, on veut s’en occuper ! On met le paquet sur la jeunesse, selon les âges et les activités. On organise de nombreux Shabbaton (Shabbat pleins). Des cours de familiarisation avec les prières sur le Sidour sont également très nouveaux et bientôt Bezraat Hachem, on prévoit l’ouverture d’un Gan. L’été prochain, nous serons, une fois de plus, le point de chute des touristes. Nous attendons de plus en plus de monde lors des Shabbat estivaux. Notre proximité et nos accords avec le Marriott, notre hôtel voisin, facilitent beaucoup de familles en voyage à Los Angeles. F.J. : Quel était votre rêve d’enfant ? Rav T.P. : Avec un père dans l’aéronautique, je voulais être pilote de chasse. Le serais-je un jour ou dans un sens, le suis-je déj? ? .