Lettre de Californie : Exil sans retour

Je vis depuis 10 ans à Los Angeles, ville de tous les rêves et de toutes les illusions. Ville mythique où se côtoient des millions d ‘habitants, sans but, sans vision, sans espérance et en même temps nourris de toutes les ambitions, de toutes les quêtes, de tout ce qui fait le rêve américain. Ville phare pour des millions d’âmes et où paradoxalement on se sent seul au monde. Mexicains, Salvadoriens, Coréens, Japonais se disputent le devant de la scène à des Israéliens, des Perses, des Européens, des sud Américains, des Chinois, des Ethiopiens. Le monde entier est ici, melting-pot magnifique qu’est l’Amérique et plus encore dans cette ville éclectique que se partagent 120 nationalités différentes. Et moi qui suis-je ? D’où suis-je ? Dans cette ville informe, sans architecture précise, sans réel urbanisme, une cité disparate dont la seule distinction se situe dans les palmiers que l’on trouve disséminés un peu partout sur les grandes avenues, les grands boulevards mais aussi sur quelques rues sélectes.

Une ville où les quartiers différents et les mêmes, sont à mille lieux l’un de l’autre. Ville de riches, ville du showbiz d’où l’on est systématiquement exclu comme ces planètes qui semblent si proches l’une de l’autre mais qui en fait gravitent à des millions de km l’une de l’autre. Des quartiers populaires, des quartiers chics, des quartiers Japonais, Indien, Ethiopien, Coréen, Italien, Français et évidemment un quartier chinois près d’un Downtown mort et ressuscité cent fois, mille fois. Voici cependant Beverly Hills avec ses maisons cossues, ses rues bien alignées, ses arbres impeccables et centenaires et bien sûr plus loin, Santa Monica, Venice beach, les Palisades, Malibu avec vue sur une mer immense, incontournable, omniprésente au détour du chemin. Alors que suis-je venu faire ici ? Fuir ? Me retrouver ? M’exiler ? Me trahir ? M’isoler ? M’entourer ? Me sauver ? Vivre ? Exulter ? Mourir ? J’y ai trouvé le soleil c’est vrai, sinon quoi ? Pourquoi l’amitié ici semble si fugace ? Si fragile ? Si illusoire ? L’amour si abstrait ? Si léger ? Si corrompu ? Comment comparer Los Angeles à Paris, Casa la blanche, Acapulco la romantique ou Montréal ? Ville lumière pour l’une, ville de toutes les nostalgies pour ma ville natale, ville chaleureuse malgré le froid pour l’autre, mais L.A .quoi ? J’ai vécu suffisamment dans l’une et l’autre pour me faire une idée précise de l’une et l’autre. Pourquoi suis-je parti de ce qui était ma vie ? Ma famille ? Mes amis ? Mes amours ? Me suis-je toujours enfui de quelque part ? N’ai-je fait que fuir toute ma vie ? De Casablanca la magnifique à Paris la Sublime, de Montréal la chaleureuse à Acapulco la nonchalante et aujourd’hui de Los Angeles l’élusive, la passagère, l’énigmatique, la transparente, la j’m’en foutiste, la j’t’emmerde à qui, que, quoi, donc, où ? Je te quitte mais tu t’en fous ! J’ai tenté de marquer toutes les villes où je suis passé par ma présence, ma folie, ma créativité, mes orgies, mes amitiés, mes amours.

"Santa Barbara, Carmel by the Sea, La Jolla, Big Sur, Newport Beach, Napa Valley, Catalina, San Francisco, des noms qui chantent allègrement le long des routes."




Certaines ont répondu à mes appels, m’ont rendu au centuple cette passion que j’avais pour elles, certaines m’ont haï, d’autres m’ont trahi mais aucune à l’exception de Los Angeles ne m’a tourné le dos comme elle. Regarde-moi ! Aime-moi ! Prend-moi ! Frappe-moi ! Exile-moi ! Mais par pitié ne m’ignore pas ! Rien ! C’est comme si je parlais dans le vent, contre le vent, un vent d’ouest ! Un vent contraire ! Un vent d’orage et de colère, un vent mauvais, un vent amer, un vent d’outre tombe qui ne sait même pas mon nom, ne veut pas le savoir et ne le saura jamais. J’ai pourtant dansé avec elle, autour d’elle, je lui fais vraiment les yeux doux, je lui ai caressé les cheveux comme à une maitresse bien-aimée. Rien ! Et pourtant ! Tous les jours je découvre sa beauté incomparable, son âme secrète et sensuelle, ses arbres millénaires, ses millions de fleurs exotiques et différentes, l’océan immense, ses villes magiques : Santa Barbara, Carmel by the Sea, La Jolla, Big Sur, Newport Beach, Napa Valley, Catalina, San Francisco, des noms qui chantent allègrement le long des routes. Ici c’est la Provence, l? l’Italie, partout un air de Méditerranée. N’ai-je pas rêvé à tous ces noms magiques depuis ma plus tendre enfance? N’ai-je pas évoqué ces images cent fois, mille fois ? Ne me suis-je pas mêlé à tous ces artistes mythiques, Marilyn Monroe, James Dean, Humphrey Bogart, Ava Gardner, Gary Cooper et à tant d’autres . Ne les ai-je pas évoqués dans mes rêves les plus fous ? Les voici, ils sont tous l? . Il n’y a qu’? traverser la rue, le Boulevard, l’Avenue. Voici Sunset Boulevard, Hollywood, Malibu ! Voici les Studios Paramount, MGM, la Twenty Century Fox. Me voici confronté à eux dans la vie réelle et je doute. Ils sont l? , pourtant l? , autour de moi, morts, vivants, éphémères, permanents dans l’absence, le silence et le bruit. Un bruit infini, un silence qui n’en finit pas de finir comme si leur absence, plus belle que leur présence, comme si l’amour, plus grand et plus sauvage, les avait figés dans une splendide et lumineuse éternité. Vivant prés et loin de moi dans un paysage enchanteur entouré de fantômes, que suis-je ? Qui suis je ? Quelle est ma place ? Alors est-ce que j’aime cette ville où je me sens seul et entouré, plein et vide à la fois, créateur et inutile.



Mort et vivant ! Lourd et léger, unique et banal, tout et son contraire. Une dichotomie qui m’étouffe, me libère, me questionne, me rassure ! Je suis d’ici et d’ailleurs, éternel voyageur de l’univers, éternel compagnon d’aventure. Je cherche, cherche encore. Quand je trouve je repars, je m’en vais, je cherche encore quelque chose que je ne trouve pas. Que suis-je ? Qui suis-je ? Quelle est ma route ? Quel est mon chemin ? Quêteur de rêves, Don Quichotte, Petit Prince, je suis un vagabond, à la recherche de la lumière et d’un rêve qui n’a pas de nom qui n’existe pas et qui n’a sans doute jamais existé! boboreint@gmail.com .

Courrier des lecteurs

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Chers Lecteurs, Chères Lectrices,

Je me présente, Ilona Cazorla, nouvelle rédactrice en chef du magazine Fréquence J.

Installée depuis trois ans aux États-Unis et anciennement diplômée de Sciences Politiques, passionnée d'art, de cinéma et de littérature, je partage mon temps entre mes deux villes d'adoption, Los Angeles et New York.

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Notre mission : Trouver ce que l’on cherche ou chercher ce que l’on doit trouver ?

Inspiration selon un cours du Rav Benchetrit diffusé le 1er Août 2021 : «? Tu trouves ce que tu cherches? », sujet mis en parallèle avec l’expatriation des francophones aux Etats-Unis, qui ne serait, en fait, qu’un simple et agréable raccourci donnant un sens à nos vies.

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LA JOIE : Back to the future

Face à un échec, les réactions les plus courantes restent le déni et la colère. L’ échec est douloureux. Il nous renvoie à nos limites, nos faiblesses et nos lacunes. La reconstruction, suite un échec, se fait souvent après une acceptation, une analyse des facteurs de l’échec, un nouveau plan d’attaque, un besoin de renouveau.

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HERBERT PAGANI : PLAIDOYER POUR MA TERRE

Herbert Avraham Haggiag Pagani, dit? Herbert Pagani? est un peintre, sculpteur et auteur-compositeur interprète de chansons italien? des? années 1970, né le? 25? avril? 1944? ? ? Tripoli? en? Libye et mort à 44 ans? ? ? Palm Springs? en? Californie? aux? États-Unis. Il repose à Tel Aviv, en Israël.
Dans plusieurs de ses chansons, il a insisté sur son identité juive (l’étoile d’or) et son soutien à Israël (Plaidoyer pour ma terre), texte qui constitue son «? credo? » philosophique.
Plus de 45 ans après, ce texte est toujours d'actualité

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Les gens de 2020

Voici ce qu’ils nous disent de faire, les gens de 2020 : « Lavez-vous les mains, portez des masques, prenez vos distances, restez chez vous, portez-vous bien ». Jusque l? , rien de trop difficile.

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CELINE BONNAN On était bien…

Quand il faisait bon vivre à Los Angeles, quand les rues portaient leur maquillage,? que les commerces grouillaient de monde,? que? les restaurants respiraient encore les sixties… on? avait de la chance !

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CELINE BONNAN N'AVOIR QU'UNE SEULE IDÉE EN TÊTE, SE BONIFIER

Etant jeune, on se dit souvent que l’on a le temps…le temps de quoi ? De penser à l’avenir, de réfléchir à ses actes, de méditer sur soi-même. Bien sûr qu’on a le temps ! Oh oui l’insouciance... Mais pas trop longtemps.

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CHABBAT DES LUMIERES

Par Bob Oré Abitbol

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